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Le cas de Cheikh Adil Alkalbâny

Certes, il s'agit d'une information tardive par rapport à la date de son avènement mais récente et très importante par rapport à son contenu et aux leçons que nous pouvons en tirer.  
Oui, il s'agit d'une information qui avait passé depuis septembre 2008 mais qui n'avait pas été médiatisée comme elle le mérite. C'est donc un rappel pour ceux qui en sont déjà informés et une information pour ce qui l'apprennent maintenant.
En fait ce n'est pas la nomination en tant que telle d'un Imam qui nous intéresse et qui nous interpelle mais plutôt le caractère symbolique et historique de l'événement ainsi que la personne et le genre de celui qui a été nommé cette fois-ci Imam de la plus grande et de la plus sacrée mosquée au monde, la mosquée de la Sainte Ka'bah, la mosquée du Sanctuaire Sacré, la Maison Antique, la Maison d'Allah où une seule prière équivaut à 100.000 prières ailleurs dans une mosquée à part celle de Médine et celle de Jérusalem où une prière équivaut respectivement 1000 prières et 500 prières ailleurs en dehors de la Sainte Ka'bah. 
C'est une première dans l'histoire récente de l'Islam et surtout de l'Arabie Saoudite car c'est un **NOIR**, fils d'un immigrant qui a été nommé à ce poste jusque-là réservé à une catégorie de personnes sinon des personnalités, de race arabe pure comme disent les gens.
Je ne sais pas pourquoi la nouvelle a passé inaperçue aux yeux et aux oreilles du monde musulman alors qu'elle ne paraît pas moins importante que l'investiture d'un Afro Américain à la tête du plus grand pays du monde même s'il y a une différence entre les méthodes et les voies qui ont conduit les deux hommes à être l'un le premier Noir à présider les Etats-Unis et le second le premier Noir à être désigné comme Imam de la Sainte et Sacrée Mosquée de la Mecque.
En méditant un tant soit peu sur les deux événements, on se rend compte du bouleversement des valeurs et de l'avènement d'une ère et d'une mentalité, qui ne tiendront plus compte -nous l'espérons- de la race, de la couleur, de la famille, du statut social, des préjugés socioculturels et du passé des individus mais plutôt de leurs valeurs personnelles, de leur détermination, de leur compétence, de leur travail et de leur contribution à l'épanouissement de la société.
Tout en brisant les tabous et les préjugés socioculturels de gens et de peuples, ces deux événements ôtent à tous les hommes en général et à tous les musulmans en particulier et surtout aux Africains, les fausses excuses basées sur le passé, la race, la couleur, la famille, le statut social… des alibis derrière lesquels ils se sont cachés dans la plupart des temps, pour expliquer leur retard et leur recul voire leur absence dans la participation active aux grands événements de ce monde.
L'avènement de Barack Obama à la tête des Etats-Unis et celui du Cheikh Adil Alkalbâny à la tête de la Sainte Mosquée de la Mecque, constituent à mes yeux les deux ailes qui doivent désormais nous permettre de voler haut dans le ciel et de viser loin dans l'espace et le temps, car ils symbolisent l'aile matérielle et l'aile spirituelle pour quiconque aspire à une promotion matérielle ou spirituelle: 
- Barack Obama est là pour dire à quiconque cherche une promotion dans ce monde: "Yes we can = oui, nous le pouvons" ou plutôt "Yes you can  also= oui vous le pouvez à votre tour !"!
- Cheikh Adil Alkalbâny est là pour dire à quiconque aspire à une promotion spirituelle: "Certes Dieu est Capable de tout !".
Il y a là une leçon et une exhortation pour  tout intelligent déterminé!
**Coïncidence ou quoi?**
Au moment où je faisais cette comparaison, je ne savais pas que le Cheikh l'avait faite aussi dans une interview relative à sa nomination qu'il avait accordée à la chaîne Alarabiya le dimanche 1er mars 2009 dont voici le lien.
Plus que cela, le Cheikh s'est appelé  **"Obama Saoudien"** dans une autre interview accordée le samedi passé (11 avril 2009) au journal "New York Times" dont voici le lien:


Qui est Adil Alkalbâny?
 Il s'appelle Adil bn Sâlim bn Sa-îd Alkalbâny. 
Il est né le vendredi 25 Ramadan 1378H à Riyadh la capitale de l'Arabie Saoudite, il est donc âgé aujourd'hui de 52 ans. 
Il est marié à deux femmes et a douze enfants dont cinq garçons et sept filles.
Il a récité le Saint Coran auprès de plusieurs Cheikhs qui lui ont délivré une licence (autorisation de la lecture avec la chaîne de transmission des lecteurs jusqu'au Prophète çallallahou alaihi wa sallam).
Il a étudié aussi différentes disciplines islamiques chez plusieurs Cheikhs et savants éminents.
Il a à son tour autorisé (accordé une licence de lecture du Saint coran) à plusieurs autres lecteurs du Saint Coran.
Il était avant sa nomination l'Imam de la mosquée du Roi Khâlid à Riyadh.
Il faut souligner que le Cheikh avait rêvé deux ans auparavant qu'il était devenu un Imam de la Ka'bah mais au réveil il avait ri de lui-même  pensant que cela ne serait jamais possible vu les considérations et les tabous qui entourent ce genre de poste.
 Voir aussi cet autre lien en Arabe où il s'est appelé "Obama Saoudien": voir ici


L'histoire de son retour à Dieu

Il est important de savoir que le Cheikh Adil est un Revenant (A-idoune ilal-lah) comme il aime raconter lui-même l'histoire de son retour à Dieu et cela doit nous donner le courage et l'espoir, que quels que soient notre passé matériel ou spirituel et notre statut socioreligieux, nous avons la possibilité de faire et de devenir quelque chose de positif avec la Volonté du Seigneur Très Haut. Je résume l'essentiel de ce qu'il a dit:
"Je n'étais pas un égaré à un grand degré. Oui, il y avait là certains grands péchés et certains errements que j'attribue d'abord à moi-même puis à la famille et à la société. Personne ne m'a recommandé un jour la prière. Je n'étais pas inscrit dans un cercle où je pouvais mémoriser le Livre d'Allah. J'ai vécu mon enfance comme tout enfant dans ce genre de période entre jeu, distraction et promenade dans les voitures. Nous ne connaissions de Dieu que ce que nous entendions. Celui dont l'enfance a été ainsi, il est normal qu'il passe sa jeunesse dans l'amour de la distraction, de la jouissance, des sorties et autres. Je m'excuse d'être bref et je vais avec vous aux débuts de ma connaissance de Dieu le Très Haut. Un jour, j'avais amené ma mère à la visite de l'une de ses amies pour une occasion dont je ne me rappelle pas. L'essentiel, je m'étais mis à attendre sa sortie dans la voiture et j'avais tourné le bouton de la radio et c'était tombé sur la Station du Saint Coran où une voix mélodieuse et déprimée récitait des versets (coraniques) qui avaient touché mon cœur là où il fallait car je les entendais pour la première fois. C'était la voix du Cheikh Mouhammad اiddîq Alminchâwy qu'Allah lui fasse miséricorde- récitant le verset 19 de la Sourate 50: **"L'agonie de la mort fait apparaître la vérité: "Voilà ce dont tu t'écartais"**. C'était très émouvant!
C'est vrai que je n'ai pas été guidé directement après cette lecture mais c'était la première brique de ma guidée.
Cette année-là était marquée par le décès de plusieurs grands, des politiciens, des chanteurs… Et la psychose de la mort m'a tellement hanté que j'allais devenir fou. J'avais même peur de dormir et d'ailleurs le sommeil s'était envolé de mes yeux. Je ne dormais qu'après grande peine. Je lisais toutes les invocations (de protection) et prenais toutes les précautions mais la psychose de la mort ne me quittait pas.
C'était alors que j'avais commencé à observer la prière en commun à son temps alors que je la négligeais auparavant. Mais il m'arrivait de fuir la prière, l'interrompant par crainte de la mort. 
Comment fuir la mort? Comment l'éviter?
Je n'avais trouvé qu'une échappatoire consistant à m'enfuir vers Allah. Mais qui est Allah? C'est mon Seigneur! Je dois donc Le connaître! J'ai médité sur la Résurrection, le Rassemblement, le Déploiement (des livres des actions), à propos du ciel doté des constellations, du soleil et de sa clarté, à propos de la lune qui le soleil… Je lisais beaucoup le Saint Coran car j'aimais le Livre d'Allah même durant mon égarement. Peut-être vous serez même étonnés de savoir que j'avais mémorisé quelques Sourates (chapitres) dans des endroits où Allah n'est jamais mentionné.
J'avais vécu cette période difficile qui avait duré plusieurs années jusqu'au moment où je m'étais décidé et avais réalisé qu'il n'y a pas de refuge contre Allah hormis auprès de Lui-Même et que la mort viendra inévitablement. Chacun de nous doit donc s'y préparer! **"O vous qui croyez! Craignez Allah comme Il doit être craint. Et ne mourez qu'en pleine soumission (en musulmans totalement soumis à Allah)"**. Sourate 3, verset 10
Chers frères, méditez ce verset, vous verrez un miracle!
Méditez sur tout ce qui vous entoure parmi les signes d'Allah et sur vous-mêmes! Ne voyez-vous pas (les signes du Créateur)? Logiquement vous comprendrez que la fin du monde arrivera sans aucun doute et qu'Allah ressuscitera ceux qui sont dans les tombes. Quelle est alors la solution? (Que faut-il faire?)
C'est de retourner à Dieu, de nous repentir et d'œuvrer en Lui obéissant.
Bref, je suis revenu à Allah, j'ai aimé Sa Parole exalté soit-Il. Ma vraie relation avec le Livre d'Allah a commencé avec mon retour. Chaque fois que je priais derrière un Imam, sa lecture me plaisait ainsi que les versets qu'il récitait. Je reviens rapidement à la maison pour les mémoriser.
Puis j'ai été désigné comme Imam de la mosquée de vendredi " Salâhoud-dîn " au quartier Soulaymaniya et j'ai dirigé les gens au cours des prières de Tarâwih de Ramadan 1405H en tenant et en lisant directement dans le Saint Coran. A la fin du mois, j'ai pris un engagement sur moi devant Allah de mémoriser le Saint Coran et de le réciter par cœur l'année prochaine par la Force et la Puissance d'Allah. Et cela s'est réalisé! Je me suis imposé un programme pour la mémorisation du Saint Coran si bien que j'ai pu le mémoriser au milieu du sixième mois de l'année suivante 1406H. Alhamdou lillah (Dieu merci)!
(Il faut souligner) que le fait de dormir après Fadjr (la prière de l'aube) fut à cette période un grand obstacle sur mon chemin car je ne pouvais pas m'empêcher de dormir après Fadjr. Mais Allah m'a aidé et grâce à l'effort, à la patience et à la persévérance, j'ai pu m'en passer si bien que je ne peux plus dormir à présent, après Fadjr alors qu'auparavant je dormais parfois avec le Coran sur ma poitrine.
Puis le Cheikh mentionna dans son récit les maîtres chez qui il a présenté la lecture du Saint Coran pour avoir la licence ou l'autorisation et être dans la chaîne des lecteurs qui s'étend jusqu'au Prophète çallallahou alaihi wa sallam.
Il rappelle avant de terminer l'importance du Livre d'Allah, ce grand Livre qui est imprimé en millions d'exemplaires en plus des enregistrements sonores.
Voulez-vous -dit-il- le bien de ce bas monde, eh bien je vous recommande le Livre d'Allah!
Voulez-vous le bien de l'au-delà, eh bien je vous recommande le Livre d'Allah!
Je jure par Allah qui a élevé les cieux sans piliers visibles, je ne trouve en moi aucune qualité qui me vaut le mérite d'être mentionné dans les assemblées, d'être doigté par les musulmans ou d'être aimé par quelqu'un alors qu'il ne m'a pas vu, si ce n'est à cause de la grâce du Livre d'Allah sur moi!!!
Quel vil personnage auprès de gens que ce serviteur Noir n'était-ce la grâce du Livre d'Allah qu'il mémorise!
Chaque fois que je me rappelle cette faveur, je ne peux empêcher les larmes chaudes de couler sur mes joues. Je retourne alors à Allah pour L'invoquer pour que le Saint Coran soit mon compagnon de causerie jusqu'à la mort, quand je serai enfoui sous terre et quand je serai ressuscité pour me présenter devant mon Seigneur!
Je Le prie exaltée soit Sa Puissance qu'Il me dise ceci le jour du jugement dernier: "Lis et escalade les degrés du Paradis, récite comme tu récitais dans le bas monde car ton niveau dans le Paradis sera déterminé par le dernier verset que tu auras récité!".
Je Le prie de me mettre en compagnie des Anges augustes et purs, de faire de l'amour de gens pour moi, un signe de Son Amour pour moi et que l'élévation qu'ils m'accordent soit une élévation de mon degré dans le Paradis! Il demeure certes, Donateur et Généreux!
Il termine par des verts tirés du poème de Cheikh Alqahthâny:
C'est Toi qui m'a rapproché de Toi et m'a protégé !
Tu m'as guidé de l'errance  et de l'ignominie.
Tu as semé de l'amour pour moi dans les cœurs,
de la compassion, de la miséricorde et affection.
Tu as répandu pour moi dans le monde de bonnes actions.
Tu as dérobé de leurs yeux ma désobéissance
Tu as rendu populaire mon nom,
Au point de faire de tout le monde mes frères.
Par Allah s'ils savaient la laideur de mon intérieur,
Quiconque me rencontrera refusera alors de me saluer;
Et tous se détourneront de moi et seront las de moi,
je subirai alors l'avilissement après la proximité (l'honneur).
Mais tu as caché mes défauts et faiblesses.
Tu as outrepassé mes gaffes et ma transgression.
A Toi donc tous les remerciements et éloges, 
avec mes organes, mes membres et ma langue !
Votre frère, le pauvre serviteur ayant besoin de la Miséricorde de son Seigneur le Favorisant
**Conclusion**
Je vous laisse le soin et la liberté de tirer les leçons que vous pouvez tirer de cet événement.
Cheikh Boureima Abdou Daouda