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20110316

Dieu ne modifie pas le sort d’un peuple ou d’un individu tant que celui-ci n’a pas changé ce qui est en lui-même


Louanges à Allah Seigneur de l’Univers de l’Univers qui a dit dans Son Puissant et Inattaquable Livre (Le Saint Coran): «En vérité, Allah ne modifie point l'état d'un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. Et lorsqu'Allah veut [infliger] un mal à un peuple, nul ne peut le repousser: ils n'ont en dehors de lui aucun protecteur ». Sourate 13, verset 11.
Prière et salut d’Allah sur notre Guide et Prophète Mouhammad, sur sa Sainte Famille et Ses Fidèles Compagnons!
Le plus souvent les acteurs de la scène islamique traduisent le terme « Ghay-yiroû » par CHANGER alors que le terme le plus indiqué pour être proche du sens coranique est MODIFIER car bien que synonymes il y a une sinon des nuances importantes entre les deux termes. En Arabe, le verbe changer se dit «Baddala » alors qu’ici le verbe utilisé est «Ghay-yara » signifiant modifier.
En considérant de près le verbe «Modifier » on voit qu’il a trois significations ou définitions non loin les unes des autres:
1. changer quelque chose sans en altérer la nature ou l'essence (ex. modifier les mœurs).
2. (faire) devenir différent pour une qualité donnée, sans altération de la totalité.
3. rendre autre, différent, faire avoir une nouvelle propriété à (qqch).
On voit bien à travers ces définitions que le terme coranique choisi n’est pas fortuit et implique l’idée d’un changement interne au sein de quelque chose et grâce à ce changement interne, ce quelque chose devient autre chose ou acquiert d’autres propriétés. C’est exactement ce que le Saint Coran vise ici, il n’est pas question de remplacer un peuple par un autre physiquement parlant ou un individu par un autre, mais de changer les comportements internes des individus et selon la nature de ces changements (positifs ou négatifs), les individus deviendraient positifs ou négatifs aux yeux de Dieu.
Dans ce verset coranique, Allah soubhanahou wa taala a résumé toute la vie humaine et ses conditions de réussite, de développement et de progrès ou leurs contraires et dans le même Il a rendu l’Homme ou le Peuple Responsable de son devenir en précisant qu’Il ne modifie pas l’état ou le sort d’un individu ou d’un peuple tant que celui-ci n’a pas modifié ce qui est en lui-même donc ses comportements, ses visions, sa conception, son orientation, ses efforts…
Cela signifie clairement que quand un individu ou un peuple jouit des bienfaits de Dieu, de Son secours, de Son aide, de Son appui… tant que cet individu ou ce peuple n’a pas modifié son comportement, eh bien Allah soubhanahou, Lui aussi ne modifiera pas Ses bienfaits, Ses grâces et Ses privilèges dont Il l’a comblé. C’est une réalité que nous comprenons à partir de ce verset 11 de la Sourate 13, mais une réalité qu’Il a affirmée explicitement dans un autre verset: «C'est qu'en effet Allah ne modifie pas un bienfait dont Il a gratifié un peuple avant que celui-ci change ce qui est en lui-même. Et Allah entend tout et sait tout». Sourate 8, verset 53.
De même, quand un individu ou un peuple, est dans la gêne, la pauvreté, la maladie, l’ignorance, le retard… tant qu’il continue de garder sa ligne de conduite c’est-à-dire son comportement actuel, eh bien Allah soubhanahou wa taala ne modifiera point son sort, sa situation… pour nous montrer ainsi, que l’effort est toujours exigé du serviteur et que c’est en fonction de nos efforts que nous sommes récompensés ici-bas et dans l’au-delà. C’est une sentence divine immuable sur laquelle Dieu ne revient plus: «En vérité, l'homme n'obtient que [le fruit] de ses efforts». Sourate 53, verset 39.
Comme on le voit ici toute la question ou toute la problématique se ramène au changement et malheureusement c’est ce changement qui parait difficile aujourd’hui pour les gens, on veut tout changer sauf les âmes, les consciences et les mentalités, or tous les problèmes que nous vivons aujourd’hui ne sont que les manifestations ou les symptômes de notre problème interne. A quoi sert de rédiger des textes si les gens ne sont pas moralement préparés à les appliquer? La corruption, la tricherie, le vol, le détournement, la surfacturation pour ne citer que ces exemples, ne sont pas dus au manque de textes mais sont dus à l’inconscience et aux mentalités dévoyées et c’est pourquoi le premier pas à faire pour le changement c’est justement le changement des mentalités c’est-à-dire l’inculcation des valeurs et des vertus dans les esprits.
Il faut nécessairement commencer par changer les conceptions, les visions, les orientations et les objectifs des individus qui composent le peuple car le changement collectif ne sera possible qu’avec les changements individuels.
Il faut souligner ici qu’il n’y a pas de fatalité en Islam, autrement dit nul n’est condamné à vivre une situation inconfortable et à croiser les bras en déclarant que cela vient de Dieu. Certes, tout vient de Dieu à titre d’épreuve mais l’effort incombe bien au serviteur pour changer sa situation tel le malade qui ne reste pas bras croisés mais cherche remède à sa maladie, de même l’homme en situation désagréable doit fournir un effort pour s’en sortir. Allah nous éprouve par les différentes situations sociales, économiques, politiques… et veut que nous fassions un effort pour nous adapter et trouver les solutions qui s’imposent car Il nous a donné l’intelligence grâce à laquelle nous dominons une bonne partie de la nature. C’est pourquoi nous disons à nos compatriotes que la situation récurrente de famine -par exemple- que nous vivons n’est pas fatale, c’est une situation sociale comme toute autre, elle implique la prise de conscience et la conjugaison de nos efforts pour y faire face. La saison des pluies n’est pas le seul moyen de produire ni le seul moyen de vivre et nous devons nous adapter à la nature et cesser de compter sur la seule saison des pluies pour travailler. Dieu merci, nous avons assez d’eau dans le pays: il y a le fleuve Niger qui traverse le pays d’Ouest en Est, il y a des endroits où il est très facile de creuser un puits comme la zone de Tagazar et autres comme nous pouvons entreprendre des digues pour retenir l’eau des pluies plutôt que de les laisser partir dans le vide... Pourquoi continuer à compter uniquement sur des pluies qui ne répondent plus à nos besoins: soit elles sont insuffisantes soit elles sont mal réparties sur le territoire
Il y a bien des pays qui ne comptent plus sur la saison des pluies et qui s’en sortent bien tels la Libye, l’Israël,  l'Égypte, l’Arabie Saoudite…
Pourquoi c’est possible avec eux et non avec nous?
Ce qui se dit à propos de la famine, est valable pour tous les autres problèmes: nous devons être conscients que personne ne viendra construire ou reformer notre société à notre place. Par conséquent, la responsabilité incombe à tous de se remettre en cause, de s’engager dans le travail, de cesser de compter uniquement sur les autres…
Qu’Allah nous conforme à cela! Qu’Il bénisse le Niger et nous aide à le faire sortir des ténèbres à la lumière et du retard au progrès!
Cheikh Boureima Abdou Daouda


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